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L’Avenir du made in Local
« Depuis peu, nous constatons une attirance encore plus forte pour les produits régionaux : les Français sont à la recherche d’une plus grande transparence et d’une traçabilité plus précise de ce qu’ils consomment. Plus que le Made in France, c’est désormais le Made in région qui les attire!»
LES ENJEUX DU MARKETING TERRITORIAL AUJOURD’HUI
Le marketing est ancré dans nos mœurs mais lorsque l’on évoque le marketing territorial, cette dernière pratique reste pour le moins vague. Pourtant, c’est avéré : le territoire est bel et bien un argument marketing ! Peu importe le public ciblé, la notion de territorialité est porteuse de sens. Afin d’accroître la compétitivité et l’attractivité d’un territoire d’un point de vue national, voire internationale, il ne suffit pas forcément de développer une marque territoriale, mais plutôt de mettre en avant chaque aspects, valeurs et expertises valorisant le territoire en question.
Concernant les entreprises, on peut se demander si communiquer sur l’origine locale de fabrication est réellement efficace ?
Quelle échelle de territoire permet le mieux de mettre en avant les spécificités des savoir-faire locaux ?
Où encore quelle origine de fabrication faut-il privilégier pour renforcer le lien avec le consommateur ?
Enfin, consommer local peut, du point de vue du consommateur, être le résultat de plusieurs facteurs de motivation. Le sentiment d’appartenance peut être à l’origine de l’adoption d’un tel comportement. Actuellement, la plupart de ces aspirations régionalistes ne sont pas liées à des mouvements indépendantistes mais plutôt à une volonté de s’approprier et de défendre un capital culturel spécifique.
“Se déclarer breton, catalan ou corse, se reconnaître asturien, wallon ou flamand… Ce sentiment d’appartenance régionale se développe dans tous les pays européens faisant des régions des marqueurs identitaires très importants.”*
LE MADE IN LOCAL À L’ÉCHELLE DE L’OCCITANIE !
Mais alors qu’en est-t-il de ce sentiment d’appartenance régional lorsqu’on parle d’une nouvelle région telle que l’Occitanie ? L’Occitanie est le nom de la nouvelle région nouvellement créée par la loi NOTRe et qui est le résultat de la fusion entre les anciennes région Midi Pyrénée et Languedoc-Roussillon. Elle est devenue la plus grande région française, en termes de superficie, et possède de nombreux atouts tant économiques que culturels.
Cependant qui dit fusion dit problème identitaire au sein de cette nouvelle région. Contrairement à d’autres régions, l’Occitanie peine aujourd’hui à se créer une image, tant pour ses habitants que pour les personnes extérieures. Le nouveau défi territorial est donc premièrement de créer et de consolider un sentiment d’appartenance chez les occitans, qu’ils soient Héraultais ou Cévenoles, mais aussi de souligner les points fédérateurs de l’Occitanie reflétant les différentes facettes de la région. C’est d’ailleurs l’une des initiatives portée par la Chambre de Commerce de l’Hérault en collaboration avec l’organisme Made in Town, ayant pour but d’encourager les acteurs se distinguant par leur savoir-faire et leur engagement dans des filières locales de fabrication, en valorisant leurs métiers, pour certains, ancestraux.
Le Made in France ou Local c’est :
- La promesse de la qualité
- Une expérience client innovante et exemplaire
- Des services pratiques et complémentaires
- Une transparence totale
- Un programme d’événements
- Sélectionner des produits les plus locaux possible
- Mixer cette offre locale avec des marques nationales « locomotives »
- Intégrer des offres Low Tech et High Tech
Se déclarer breton, catalan ou corse, se reconnaître asturien, wallon ou flamand… Ce sentiment d’appartenance régionale se développe dans tous les pays européens faisant des régions des marqueurs identitaires très importants. Si les sentiments régionaux sont actuellement très affirmés, on ne peut réellement parler d’émergence mais plutôt de résurgence dans la mesure où on a assisté au cours des siècles passés à des alternances entre phases d’acculturation, d’assimilation et de résistance.
Actuellement, la plupart de ces aspirations régionalistes ne sont pas liées à des mouvements indépendantistes mais plutôt à une volonté de s’approprier et de défendre un capital culturel spécifique. Les logiques régionales, nationales et supranationales ne sont pas incompatibles : ces identités sont enchevêtrées et coexistent généralement sans s’affronter. On peut donc se sentir en même temps basque, français et européen. Face à l’essor du sentiment d’appartenance régional, on peut s’interroger sur la façon dont ils peuvent être exploités en marketing. Plusieurs recherches marketing ont abordé la région à travers l’étude des effets de l’origine territoriale des produits sur les perceptions des consommateurs. La région a également été évoquée dans les travaux sur l’authenticité perçue, l’origine régionale des produits pouvant légitimer leur authenticité.
Cette recherche aborde la région sous un angle différent car elle porte sur le versant identitaire et culturel du phénomène régional. Notre recherche s’inscrit ainsi dans une perspective constructiviste de l’identité. Selon laquelle l’identité est donnée par le produit d’une construction qui se développe au fil des expériences et des rencontres. Dans cette perspective, la culture régionale peut se concevoir comme un ensemble de ressources et de compétences identitaires. Qui constitue une boîte à outils à partir de laquelle l’individu « bricole » son identité personnelle. Ainsi, on ne naît pas catalan ou corse, on le devient. On peut être né dans une région, y habiter, y travailler sans se définir par rapport à cette région.
By ATTOY Chaimata, BARNOIN Manon, LAGIER Laurence & MASSE Salomé
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* DION, E. REMY, L. SITZ (2010), “Le sentiment régional comme levier d’action Marketing”, Décisions Marketing, P. 15-26 – N°58 Avril-Juin 2010
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