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Zoom sur une nouvelle tendance : l’upcycling
Campagnes de sensibilisation, applications mobiles dédiées, les français ont pris conscience du gaspillage alimentaire et font des efforts pour lutter contre cela. En revanche, le gaspillage textile fait moins écho dans leur esprit. Pourtant les enjeux sont aussi de taille…
L’upcycling : la tendance éco-responsable
En France, sur 600 000 tonnes de textile vendu, moins d’un quart se retrouvent dans les cycles de recyclage. D’après les statistiques du site Planetoscope, 60% des français possèdent des vêtements qu’ils ne portent jamais. Cela équivaut en moyenne à 114€ par logement. La consommation de textile a fortement augmenté, notamment à cause de deux facteurs :
- De nombreuses enseignes vendent des produits à bas prix
- Le comportement d’achat des clients est impacté par les prix attractifs, poussant à acheter sans raison valable
Les français et la mode, c’est tout un art ! On aime renouveler sa garde-robe, acheter les dernières baskets à la mode, le 28ème sac noir, le 15ème jeans… Bref, on consomme, et on surconsomme !
Cette surconsommation engendre de sérieux problèmes de déchets textiles (par les industries du textile et les consommateurs). La pollution et le gaspillage ne cessent alors d’augmenter puisque la majorité de ces déchets n’est pas valorisé. En effet, l’industrie de la mode est la deuxième plus polluante au monde, émettant 1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre chaque année, et consommant 4% des réserves d’eau potable mondiales.
En cette période de questionnement sur l’avenir de notre planète, de défiance vis-à-vis des industries du textile, l’éco-responsabilité est un terme qui devient populaire. Une prise en compte d’une tendance devenue désormais indispensable.
Upcycling ? Késako ?
C’est la nouvelle tendance de l’économie circulaire [1] .Upcylcing se traduit en français par surcyclage, qui se différencie du recyclage [2].
L’idée est de recycler un produit dont on n’a plus l’usage en valorisant la pièce d’origine : faire du beau avec du vieux. Chaque pièce trouve sa nouvelle fonctionnalité, son nouveau look, pour donner à son prochain acquéreur une pièce unique.
Pour l’histoire :
Introduit dans les années 90 par Reiner Pilz (ancien ingénieur mécanique), ce concept de valorisation des déchets sera ensuite repris par l’architecte William McDonough et le chimiste et ancien membre de Greepeace, Michael Braungart. Tous deux ont publié « Cradle to Cradle : Remaking the way we make things » en 2002. Ensemble ils définissent l’upcycling comme un procédé qui veut valoriser un objet qui n’est plus utilisé en utilisant les matériaux d’origine pour créer un nouvel objet. Cette méthode permet donc de :
- Retravailler la matière première de l’objet
- Créer un produit unique
- Augmenter sa valeur de départ
Une alternative éthique à la surconsommation
De nouvelles pratiques pour lutter contre cette surconsommation émergent, et ne vous contraignent pas à stopper radicalement votre consommation de produits non alimentaires.
L’upcycling est donc la nouvelle tendance responsable et éthique qui permet de créer de nouveaux objets sans polluer.
Que ce soit les entreprises ou les consommateurs, beaucoup s’y essayent. D’après la Directrice artistique Clarissa Acario spécialisée dans l’écoconception upcycling, “les matières recyclées sont 98% moins impactantes pour la planète puisqu’elles demandent moins d’eau et d’énergie.” Et si l’on en croit la marque Hopaal, lorsqu’ils fabriquent un tee-shirt recyclé, cela revient à réduire de plus de 50 fois la consommation en eau et réduire le poids des produits chimiques à 0 g, tout comme le poids des pesticides.
Un projet de marque éthique et responsable : la marque Marron Rouge
Acteur majeur de l’upcyling, la marque crée des accessoires de mode et des objets de décoration à partir d’objets de récupération tels que des pneus, vélos, ceintures de sécurité, toiles de sac de parachute, etc. Des matériaux usés et voués à la destruction qui reprennent vie dans des lampes, tabourets, chaises, … Ils produisent leurs créations en Inde auprès d’une ONG luttant contre la pauvreté.
Cette marque n’est pas la seule à suivre la marche, de nouvelles se créent, et les anciennes de la « fast fashion » (mode jetable) tentent de s’adapter. Elles engagent alors leur transformation pour penser le recyclage du produit au départ de sa création afin de lui assurer une deuxième vie moins complexe et plus éthique.
Et la loi ?
Le Gouvernement souhaite interdire de jeter ou détruire les invendus de produits non alimentaires (vêtements, électroménager, …) par les enseignes. Cet engagement naît d’une volonté du groupe Emmaüs qui souhaite que ces invendus soient profitables aux associations. En 2021 ces produits devront donc être donnés ou recyclés.
« Interdire la destruction des invendus textiles permettrait de faire économiser 250 000 tonnes par an de CO2, soit l’équivalent des émissions de 125 000 voitures par an »,
Ministère de la Transition écologique
Pour conclure…
Le surcyclage : pratique ancienne qui se modernise aujourd’hui en surfant sur les problématiques environnementales. Les entreprises usant de cette pratique sont-elles vraiment engagées dans la protection de notre environnement ? Ou l’utilisent-t-elles pour continuer de vendre sous une casquette plus écologique ?
Besoin d’aide pour comprendre certains termes ? C’est par ici !
[1] Economie circulaire : « Son objectif ultime est de parvenir à découpler la croissance économique de l’épuisement des ressources naturelles par la création de produits, services, modèles d’affaire et politiques publiques innovants. » Institut National de l’Economie Circulaire.
[2] « Le recyclage des vêtements consiste collecter de vieux vêtements et à les broyer pour les ramener à l’état de fibres textiles. Ces fibres recyclées sont alors utilisées pour fabriquer de nouveaux vêtements. » (Source : Chaussettes orphelines, Marcia de Carvalho).
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