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Le virage numérique, une nécessité pour les viticulteurs ?
Le vin est un produit riche et complexe : climat, terroir, cépages, travail de la vigne, dates de récolte, méthodes de vinification, barriques sélectionnées, temps d’élevage. Lorsqu’un de ces paramètres change, le vigneron fait un vin différent. Beaucoup se demandent alors comment contrôler ces différentes étapes pour obtenir le vin parfait ? Il semble que le numérique puisse potentiellement apporter des éléments de réponse. Mais même si cette dynamique est désormais enclenchée, le vin reste un produit fortement lié à la tradition et au savoir faire.
Des vignobles connectés pour gagner du temps, de la productivité et de la qualité
Véritable moteur de sa production, le viticulteur est aujourd’hui très polyvalent. Il fait souvent tout de A à Z : du travail de vigne et du processus de vinification, jusqu’à la commercialisation. Or, cette multiplicité d’opérations donne lieu à une multiplicité de données. Leurs relations se complexifient au fur et à mesure que la recherche progresse. Il est alors difficile pour le cerveau humain de rationaliser l’ensemble de ces étapes sans commettre d’erreurs.
De ce problème est née la notion de viticulture de précision. Cela commence par l’acquisition physique des données : que ce soit pour suivre l’évolution de la vigne ou du vin. Par ailleurs, il y a de plus en plus de capteurs sur les parcelles, sur les tracteurs ou fixés dans les vignes et les cuves. L’objectif est d’obtenir les données les plus précises possibles pour mieux comprendre ce qui influence la qualité finale. Une fois toutes ces données recueillies, les fournisseurs développent ensuite des OAD (outil d’aide à la décision) qui, comme leur nom l’indique, aideront le viticulteur dans ses décisions et permettront :
- Une simplification du travail : Les outils numériques simplifient le travail et réduisent les charges de travail lourdes.
- Un gain de temps : L’ensemble des innovations disponibles permettent de gagner du temps que les viticulteurs peuvent réaffecter à d’autres activités au sein de l’opération.
- Des économies sur les charges : L’entreprise ITK, par exemple, permet de mesurer en temps réel le stress hydrique du vignoble et d’alerter lorsqu’une irrigation est nécessaire.
- Un meilleur respect des contraintes réglementaires : apport de preuves tangibles, notamment lors de la vérification du cahier des charges de qualité.
Une adoption des technologies numériques mesurées
Si les outils d’aide à la décision actuels apportent des réponses et font gagner du temps, des réticences économiques et sociologiques freinent son développement. Ainsi, selon le Baromètre du vigneron connecté, 72% d’entre eux disposent d’un site internet, 77% d’un CRM et 23% d’une boutique en ligne. Toutefois, l’utilisation semble se limiter globalement à la gestion, à la communication et au marketing.
(Source : enquête menée par la Vigne Numérique auprès d’une centaine de producteurs du vignoble nantais)
Quelles perspectives pour demain ?
Le Big Data, et maintenant l’utilisation de l’intelligence artificielle, sont au cœur de la conception de nouveaux outils d’aide à la décision. Ils permettront sans doute, après de nombreuses expériences, de comprendre l’influence de tel paramètre sur tel arôme du vin.
Ainsi dans le sud de la France, l’exemple du Mas Numérique, un projet à l’initiative de l’école Montpellier SupAgro, a pour vocation de participer à la formation des futurs ingénieurs agronomes et techniciens agricoles en proposant une vision éclairée de l’environnement numérique existant. Il permet ainsi, pour les acteurs des filières méditerranéennes, d’appréhender les mutations numériques en proposant visites et démonstrations dans ce cadre réel d’utilisation !
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