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Les Femmes dans le monde du vin
Pendant longtemps le monde du vin était considéré comme un univers d’homme. Mais en ce 8 mars 2022, je souhaite mettre à l’honneur les femmes vigneronnes, maîtresses de chai, sommelières, négociantes et toutes les autres qui exercent un métier en lien avec le monde du vin.
Historiquement, la place des femmes dans ce secteur d’activité était limitée à la cueillette des raisins et au ramassage des sarments, tandis que le processus d’élaboration du vin était un rôle attribué, de facto, aux hommes.
Pourtant, de grandes femmes ont marqué l’histoire du vin par leur qualité de gestionnaire ou par leur inventivité, telles que Joséphine De Lur-Saluces, Jeanne-Alexandrine Pommery et Barbe-Nicole Clicquot qui ont su faire des entreprises dont elles ont hérité, de véritables empires, admirés dans le monde entier.
Depuis ces vingt dernières années les choses évoluent. En 2019, environ treize mille femmes sont à la tête de leurs propres exploitations viticoles. En plus de diriger leur propriété, elles doivent être également dans les vignes, dans les caves, sur les salons… En 2021, Fabienne Bonet, viticultrice catalane, Fabienne Joly, vigneronne dans le Var, et Margareth Henriquez-Schemel, directrice des Champagnes Krug depuis 2009, ont reçu la Légion d’Honneur à la demande des ministres de l’Agriculture et des Affaires Étrangères. Les femmes entrent également dans le monde de la sommellerie, de la critique, et de l’influence. On peut citer notamment, Jancis Robison l’auteure de “L’Atlas mondial du vin” ou encore l’influenceuse Nicole Muscari plus connue sous le nom de GrapeChic qui comptabilise pas moins de trente mille abonnés.
Cependant, la cause des femmes est devenue un objet de marketing. Les entreprises associent leur marque et leurs produits au combat pour l’équité des genres, sans pouvoir démontrer leur engagement réel pour la cause. Ce phénomène, dénoncé sous le nom “fém-washing” ou “féminisme washing” en référence au procédé de “green washing”, n’est pas une pratique isolée, y compris dans le monde du vin. Il faut noter que la marge de progression des entreprises viticoles en matière d’égalité est grande. Comme le révèle la MSA (Mutualité Sociale Agricole), les femmes salariées occupent majoritairement des emplois précaires et saisonniers. Et c’est la double peine pour les femmes qui sont non seulement pénalisées au niveau économique, mais souffrent également de différences de traitement, voire d’un dénigrement de leur travail. En témoigne la remarque m’ayant été faite récemment par un consommateur, qui associait la mauvaise qualité d’un vin au fait qu’il soit produit par une femme.
Toutefois, l’espoir est permis. Dans une interview, Laura Danadoni, une journaliste du vin, explique qu’elle observe plus de sensibilité et de respect chez les jeunes générations et prédit que les changements de mentalité ne sont qu’une question de temps dans le monde du vin.
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