L’Esport bientôt aux Jeux Olympiques ?

Nous avons eu la chance d’interviewer Nicolas Sady : fondateur et président de l’association Montpellier Esport Club (www.montpellier-esport-club.fr). Une association qui a pour but de développer l’Esport sur la région de Montpellier.

Cet étudiant en marketing, nous a expliqué ce qui différenciait sport et Esport, les négociations en cours avec le Comité International Olympique ainsi que l’influence des jeux-vidéos sur le comportement.

L’Esport aux Jeux Olympiques

Différences entre Sport et Esport

La grosse différence entre le sport et l’Esport c’est l’activité physique.

Toutefois, on retrouve dans l’Esport, tout ce qui est lié à l’attention, gestion du calme et du stress. Comparable à ce qui est fait en Formule 1, où il existe certes une épreuve physique, mais la concentration est la même que celle des joueurs Esport professionnels.

« Personnellement, je ne considère par l’Esport comme un sport, ça reste l’Esport, une activité à part entière. »

On peut aussi remettre en question l’égalité pure et parfaite entre compétiteurs. En effet, on sait que l’Esport est géré par des ordinateurs et des algorithmes : à la fois imprévisible et facilement modifiable.

FIFA est une des rares exceptions de cette imprévisibilité. Le jeu est géré en partie par l’IA, alors que dans d’autres jeux comme Call Of Duty, Fortnite ou League of Legends, etc. chaque compétiteur joue son propre personnage, sur la même plateforme, et est donc parfaitement égal à son adversaire.

Mais, il y a déjà eu des cas de triches : les joueurs rajoutent des scripts sur leurs ordinateurs afin de modifier quelques paramètres.

« C’est aux organisateurs de veiller. Par la mise en place d’arbitres par exemple. »

Le dopage, présent aussi dans l’Esport

A ce jour, jamais aucun cas de “dopage” n’a été prouvé.

Mais on imagine que les joueurs pros utilisent des médicaments/dopants qui permettent de gérer le stress et d’optimiser la concentration.

« Malheureusement il n’y a pas encore de contrôle anti-dopage… »

L’Esport aux Jeux Olympiques

Cet été, l’Association France Esport, a rencontré le CIO à Genève : il a été décidé que l’Esport ne sera jamais une discipline olympique. Le CIO a proposé de réfléchir à un évènement à part entière, un peu à la manière des JO handisport, géré par une entité extérieure propre à l’Esport.

Il faut savoir aussi que pour qu’un sport devienne olympique, il faut dépendre d’une fédération internationale. Actuellement aucune fédération n’existe, même au niveau national, afin de régir et encadré l’Esport.

D’un point de vue institutionnel, aucune entité ne regroupe toutes les pratiques de l’Esport. Ce sont les éditeurs de jeux-vidéos qui organise ses compétitions, événements, etc.

« Il y existe de nombreux lobbys, car chaque éditeur espère que ce sera son jeu qui sera représenté aux JO. Imaginez le coup de communication pour l’entreprise ! »

Les jeux-vidéos et leurs influences sur le comportement

Les jeux vidéo offrent souvent des contenus violents. Les joueurs étant acteurs et pas seulement spectateurs, les jeux vidéo sont accusés d’être la cause de comportements violents et anti-sociaux perpétrés hors du jeu.

En effet, si le jeu-vidéo est la seule activité que pratique l’enfant ou même l’adulte, il y a un risque que le jeu déteigne sur les agissements du joueur. Mais ce n’est pas parce qu’on joue beaucoup aux jeux vidéo qu’on devient forcément addict. Il est important de savoir gérer son temps de jeu et de rester raisonnable : le jeu-vidéo doit rester un hobby parmi d’autres.

Dans l’Esport de haut niveau, les professionnels ont tous un kiné ou un coach sportif privilégiant la pratique d’autres activités.

« Au sein de l’association nous avons un stagiaire en médecine, qui s’occupe de la prévention santé et d’expliquer les risques liés au jeux-vidéos. »

L’éducation grâce aux jeux-vidéos

Il a été prouvé que certains jeux comme par exemple Starcraft, un jeu de stratégie, favorise la logique et la rapidité de réflexion. Comme dans le sport, tout se passe très vite, et il faut prendre des décisions rapidement. D’un point de vu cognitif, cela fait travailler les réflexes ainsi que la prise de décisions.

L’équation jeu-vidéo et éducation est possible, tant que cette pratique est encadrée et raisonnable. De plus, les jeux-vidéos ont un côté ludique et attractif pour l’enfant.

Il existe déjà une multitude d’applications qui permettent d’apprendre des langues en s’adaptant au niveau de chacun : en répétant des mots, complétant des phrases, etc.

Quant au rôle du professeur : il est indispensable. Demain, il sera assisté par des outils ludiques afin d’ouvrir de nouvelles perspectives d’apprentissage.