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Coronavirus : Report des Jeux Olympiques et Paralympiques de Tokyo 2020
Alors que le monde du sport est mis au chômage technique aux quatre coins du globe, que les reports des compétitions s’enchaînent les uns après les autres, que l’humanité tout entière se réfugie chez elle de peur d’attraper et de propager le virus, aucune décision n’avait encore été prise concernant les Jeux olympiques de Tokyo, prévus du 24 juillet au 9 août 2020.
Le moment tant redouté est arrivé : Le mardi 24 mars 2020, le CIO (Comité International Olympique) et le Japon annoncent le report des Jeux Olympiques et Paralympiques.
Le Japon, pays organisateur de l’événement, a fait le premier pas en le demandant officiellement au CIO.
« Dans les circonstances actuelles, sur la base des informations fournies par l’Organisation Mondiale de la Santé, le président du CIO et le Premier ministre du Japon ont conclu que les Jeux Olympiques de Tokyo doivent être reprogrammés après 2020, et au plus tard à l’été 2021, afin de sauvegarder la santé des sportifs et tous ceux impliqués dans les JO ainsi que la communauté internationale ».
C’est du jamais vu hors période de guerre. Ce report sera une première pour les Jeux Olympiques et Paralympiques de l’ère moderne en temps de paix.
Par ailleurs, l’appellation JO-2020 est conservée, selon Shinzo Abe (Premier ministre Japonais). Ils seront « le témoignage de la défaite du virus face à l’humanité ».
Le relais de la flamme olympique devait partir, en fin de semaine, de la région de Fukushima. Malheureusement, cette flamme ne bougera pas, confinée elle aussi, face à l’épidémie du coronavirus.
Pourquoi avoir décidé de reporter les JO ?
Le CIO et le Japon ont connu sur ces dernières semaines une forte pression, de la part de certaines fédérations sportives, des comités olympiques nationaux et des athlètes haut niveau. Ces derniers appelaient à une reprogrammation de l’événement face à l’épidémie du Covid-19.
En effet, si les JO étaient maintenus cet Eté, les athlètes auraient été victimes d’inégalités de préparation physique et / ou mentale pour les phases de qualifications et épreuves.
Même si les mesures varient d’un pays à l’autre, beaucoup d’athlètes sont soumis à un confinement incompatible avec la préparation et la participation à un tel événement.
Par ailleurs, c’est en réunissant des milliers de sportifs, des centaines de milliers de spectateurs, venus des cinq continents, que l’on risquerait d’accroître les chances de relancer une pandémie. Sachant qu’on ne peut prévoir l’instant où elle sera réellement maîtrisée.
Coronavirus : Le monde entier à l’arrêt
Un report qui va coûter cher :
Nul ne doute que ce report est un énorme “coup dur” pour le Japon et sa ville de Tokyo. Déjà frappée de plein fouet par la crise sanitaire qu’a provoquée le Covid-19, l’économie du pays doit maintenant faire face au report du plus grand événement sportif de la planète, prévu depuis plusieurs années.
Reporter les Jeux Olympiques, n’est pas aussi simple que de décaler un match de football. L’impact financier du changement de calendrier sera extrêmement lourd.
Selon une estimation dévoilée par le Pr. Katsuhiro Miyamoto, de l’université du Kansai, “le report d’un an coûterait au pays jusqu’à 5,4 milliards d’euros”.
Il faut désormais mettre en veille les installations dans le village olympique, faire patienter les promoteurs, renégocier les centaines de milliers de nuitées hôtelières, revoir les contrats avec les sponsors, tout comme ceux des annonceurs internationaux et des diffuseurs médiatiques.
Les assurances couvriront une partie des pertes, mais, cela restera un véritable “casse-tête” japonais.
Alors, que pensent nos sportifs face au report des JO ?
Le report de cette grande compétition internationale a rassuré nos sportifs, qui voient leur physique et leur santé préservés.
Selon le nageur, Florent Manaudou «C’est la meilleure décision que le Japon, le CIO et les organisateurs pouvaient prendre, pour la sécurité et la santé des athlètes, celles des spectateurs, et celles du monde entier, car on ne sait pas où en sera la pandémie cet été.
C’est bien pour tous les sportifs : on est plus à l’aise, pas dans le rush, dans l’obligation de tout faire pour se préparer. On a essayé tant bien que mal de garder la forme mais on ne peut pas télétravailler, nous. On était dans l’attente, on peut voir l’avenir sereinement».
Le sprinteur français, Christophe Lemaitre, avance que «c’est un report assez logique, ça ne me surprend pas tant que ça. C’était très compliqué de tenir les délais prévus, presque tous les sportifs ne peuvent plus s’entraîner de manière optimale depuis plusieurs jours, et on ne sait pas combien de temps la pandémie va durer. En plus, rassembler des milliers de sportifs et de spectateurs sur des mêmes sites aurait été très compliqué. En automne, cela aurait peut-être été possible, mais dans le doute, il est tout à fait préférable de reporter les JO d’un an. C’est une décision sage».
Et, qu’en est-il des JO Paris 2024 ? Vont-ils, eux aussi, être décalés d’une année ?
En ce qui concerne les JO Paris 2024, aucune déclaration n’a été faite à ce sujet, pour le moment. Les gros chantiers sont temporairement à l’arrêt, menacés par la pandémie du coronavirus, mais ils devraient reprendre rapidement.
Ces JO Paris 2024 semblent être maintenus. Les organisateurs disposent encore de belles années devant eux, pour rattraper ce léger retard.
Mathilde Usseglio
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