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Un XV de France en rouge et noir
Mercredi 9 janvier, le sélectionneur du XV de France, Jacques Brunel, a rendu public sa liste de joueurs pour représenter les couleurs de la France lors de la Coupe du Monde qui se déroulera au Japon courant 2019.
Parmi cette liste de 31 joueurs convoqués, le Stade Toulousain est le plus représenté avec 7 joueurs issus de la formation toulousaine : Julien Marchand, Dorian Aldegheri, Antoine Dupont, Romain Ntamack, Thomas Ramos, Yoann Huget et Maxime Médard.
Depuis l’élection de Bernard Laporte à la présidence de la Fédération Française de Rugby, des réformes ont été prises afin d’inclure, en championnat, les joueurs issus des Centres de Formation Français. La Ligue Nationale de Rugby oblige les clubs professionnels à aligner en moyenne 14 JIFF (Joueurs Issus de la Formation Française) sous peine de devoir payer des contraventions, étant donné que les grands clubs de TOP 14 recrutent énormément de joueurs étrangers en dépit de la formation française.
Le Stade Toulousain n’a pas attendu la mise en place de cette loi pour faire confiance à de jeunes joueurs comme Romain Ntamack, Julien Marchand ou Thomas Ramos et leur permettre de s’illustrer sur les terrains de TOP 14. Cette mise en lumière a permis la découverte de jeunes talents du rugby français qui fêtent aujourd’hui leur toute première sélection en Équipe de France.
Le rugby français souffre actuellement d’une image entachée : en moins de huit mois, 4 jeunes joueurs professionnels ou amateurs sont décédés des suites d’impacts violents lors de matchs. Les hautes instances du rugby français et international se posent des questions sur d’éventuels changements de règles sur les zones d’impacts, appelées aussi placages, afin d’éviter de nouveaux drames.
Dans ce contexte, le Stade Toulousain a choisi de revenir au jeu de rugby pour lequel il s’est fait connaître : le fameux “Jeu de main, jeu de Toulousain”. Cette stratégie offensive consiste à utiliser les joueurs les plus rapides plutôt que les joueurs les plus puissants. Dans ce cas, le rugby devient alors un sport d’évitement et de passes plutôt qu’un sport de contact.
Cela explique, en partie, le choix du sélectionneur du XV de France quant au nombre de Toulousains, en majorité des trois quarts, choisis pour composer l’Équipe de France.
Le XV de France, depuis plusieurs années maintenant, a de plus en plus de mal à remplir les stades lors des rencontres internationales. L’explication viendrait du manque de réussite et de victoire, notamment dernièrement, avec la défaite historique face aux Fidjis lors des tests matchs de novembre.
À l’opposé, le Stade Toulousain brille en ce début de saison, de part ses résultats en Top 14 comme en Champions Cup (tournois européen), et le stade Ernest-Wallon ne se désemplit pas. Le club à même réussi l’exploit de jouer un match à guichet fermé au Stadium de Toulouse (33 700 places), le 30 décembre dernier face au légendaire club du RC Toulon.
Une question nous vient donc à l’esprit : la Fédération Française de Rugby compte-t-elle utiliser l’image des joueurs du Stade Toulousain pour retrouver la confiance et l’amour des supporters du XV de France et remplir à nouveau les stades ?
Bien qu’il ne faille jamais dissocier les résultats sportifs d’une équipe de la vente de places de match, le Stade Toulousain a su prouver durant plusieurs décennies qu’en créant une image de marque, le capital client peut alors devenir indépendant des résultats sportifs.
Cependant, force est de constater que la billetterie et le merchandising fonctionne beaucoup plus lorsque l’équipe est victorieuse. La FFR va devoir redoubler d’effort en terme de communication afin de retrouver son capital client lors de cette Coupe du Monde 2019, en occultant l’incertitude des résultats. Le recrutement des Stadistes au sein de cette équipe pourrait devenir une condition principale du renouveau de l’image du XV de France.
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