L'actu Médias & Com', Master 2 Media Communication
Interview de Philippe Sajhau: Partenariat entre IBM France et Montpellier Métropole.
[RÉTROSPECTIVE]
Mardi 8 décembre 2015, Philippe Sajhau, Vice président de Smarter Cities, de la Compagnie IBM France, a fait l’immense honneur de sa présence aux Master Marketing Vente de l’UFR AES.
En effet, Monsieur Sajhau, parrain de la promotion Marketing, Innovation et Territoires a tenu une conférence au sein de nos locaux, sur le thème de l’attractivité des territoires et des « villes intelligentes ».
A cette occasion, Monsieur Sajhau a eu l’amabilité de répondre à quelques unes de nos questions :
1. Un partenariat entre IBM et l’agglomération de Montpellier, Montpellier Métropole, a été mis en place, afin d’expérimenter la « ville intelligente ». Pouvez-vous en dire davantage sur ce partenariat ?
Nous avons construit un partenariat ouvert pendant trois ans intégrant également les universités et des partenaires industriels. La base du projet est une plateforme pour l’innovation et les territoires. Il faut libérer la donnée temps réel, voir prédictives sur le territoire, pour que des startups […] s’en emparent et développent de nouveaux usages. Il s’agit de comprendre comment faire […] une plateforme d’open innovation pour développer l’économie et le développement numérique sur le territoire.
Les thématiques sont le transport, l’eau et la gestion de risque. Sur le transport, l’objectif était de développer une application multimodale. Il y a eu un appel à idées auprès des startups et aussi la reconnaissance par le gouvernement, dans le cadre du challenge big data du territoire de Montpellier avec IBM, pour cette thématique.
Le projet a permis de constater qu’il était possible, avec un certain nombre de capteurs et d’informations à piloter, de mieux gérer des délégataires ou des prestataires de services, afin de suivre en temps réel l’exécution du service.
Et enfin, pendant le projet, le territoire de Montpellier a été reconnu « Territoire French Tech ». Ce projet a été un bon support à la candidature de French Tech, par le travail qui avait été fait sur cette plateforme d’innovation.
2. Comment se caractérise le concept de « co-création » entre le citoyen et sa ville ?
Nous constatons que les citoyens veulent être de plus en plus parties prenantes. […] Ils peuvent faire remonter l’information qu’ils voient, grâce à des applications telle que Citizen Collaboration. Ils peuvent également participer à la co-construction d’un projet en étant associés à la discussion sur les options du projet et aux propositions. […] Ils peuvent être porteurs de données et d’informations, grâce à des systèmes connectés.
[…] Les citoyens peuvent développer des applications. Nous n’avons plus besoin d’experts techniques désormais pour travailler sur ces domaines la.
3. Quelles sont les difficultés rencontrées à Montpellier pour la mise en place d’une « ville intelligente » ?
Nous n’avons pas rencontré plus de difficultés à Montpellier qu’ailleurs. La difficulté globale sur ces thématiques la est que nous abordons un champ nouveau que la ville ne traitait pas totalement. […]
Nous sommes dans un nouveau champ de développement dans lequel nous sommes passés de l’informatique au numérique ambiant. […] La difficulté est d’avoir du financement par rapport aux contraintes financières que vivent les collectivités. Il faut également que les responsables d’activités dans les villes comprennent comment l’apport de la donnée, des outils et des nouveaux usages réclamés par les habitants, vont influencer leurs projets.
4. Comment les citoyens accueillent-ils généralement les nouveaux dispositifs de « villes intelligentes » ?
Je vais répondre de plusieurs façons. Première réponse, malheureusement beaucoup de villes dans la phase qui vient de s’écouler ont fait de la ville intelligente un vecteur de communication. Or, très vite les gens se rendent compte qu’il n’y a rien derrière et nous risquons de débrancher l’adhésion.
Le deuxième sujet, il y a eu un sondage dans la revue « Acteur public » le mois dernier. Le sondage posait cette question: que voudriez vous que votre ville fasse dans le cadre d’un projet de ville intelligente ? La première réponse est que les impôts soient plus simples. Cela à l’air basique mais il faut utiliser le numérique pour […] faire des économies. La deuxième réponse, les gens souhaitent des villes qui protègent les biens et les personnes. Le sujet de sécurité arrive en numéro deux dans ce sondage. Alors que nous ne verrons jamais ce sujet dans le contexte de « ville intelligente ».
[…] Il est important de noter que pour les gens, lorsque nous les sondons, les deux premiers sujets sont la réduction de la dépense et la sécurité.
Interview réalisée jeudi 10 décembre 2015.
Linda Mansouri et Margot Ruault
Commentaires (0)