Alexis Bachellez et la genèse de sa formation de coaching PowerMind

Interview réalisée par Ronan FOUCRÉ – Dans le monde de la performance athlétique, l’éducation et la transmission des connaissances sont des piliers fondamentaux pour façonner des athlètes compétents et des coaches d’exception. C’est dans cet esprit que se dessine l’histoire d’Alexis Bachellez, un jeune coach spécialisé dans la force athlétique, âgé de 25 ans seulement mais doté d’une expérience et d’une passion qui dépassent largement son âge.

Temps de lecture : 5 min

Au programme :

• Focus sur Alexis Bachellez
• Son parcours
• La plateforme Powermind
• Stratégie de lancement
• Développement et croissance
• Défis et difficultés
• Le mot de la fin

Focus sur Alexis Bachellez

Fondateur de l’équipe Overload Process Training, de PowerMind mais également intervenant au sein de la filière STAPS Montpellier, Alexis connait une ascension fulgurante dans le monde du coaching sportif. Mais ce qui distingue vraiment Alexis, c’est son désir ardent de partager ses connaissances et de former la prochaine génération d’entraîneurs. C’est ainsi qu’est née, au côté de son associé Mehdi Sahari, l’idée de PowerMind, une plateforme de formation ambitieuse qui vise à faire passer le coaching sportif à un niveau supérieur. Dans cette interview exclusive avec Alexis, nous plongeons en profondeur dans PowerMind, explorant les motivations, les défis et les aspirations qui ont façonné cette initiative audacieuse. De l’idée de la fondation à ses objectifs éducatifs ambitieux, en passant par les stratégies de mise en œuvre et les défis à venir, Alexis nous donne un aperçu fascinant de son parcours entrepreneurial.

La plateforme de coaching POWERMIND

Pouvez-vous nous parler un peu de votre parcours en tant que coach sportif spécialisé dans la force athlétique ?

Bonjour, Alexis Bachellez, je viens d’avoir 25 ans. Pour commencer avec mon parcours scolaire : je suis issu de la licence STAPS spécialisée en entraînement sportif et ensuite spécialisée dans le parcours FORCE sur la troisième année. Au niveau des diplômes que j’ai pu obtenir, j’ai donc la licence avec la carte professionnelle, les brevets fédéraux second degré en force athlétique/haltérophilie. Egalement quelques formations en annexe sur notamment Athletic Move, premier degré, deuxième degré, qui sont des formations pour des kinés principalement, mais j’ai pu y accéder. Idem sur de la micronutrition avec l’organisme OREKA. Donc c’est à peu près tout ce que j’ai fait jusqu’à présent, mais surtout une grosse formation terrain avec l’expérience sur les nombreuses années de coaching.

Quels sont les principaux objectifs de votre plateforme de formation pour coachs Powermind – “Agir sur les différentes sphères du coaching” ?

L’idée de PowerMind est d’agir sur différentes sphères du coaching, sur la programmation d’entraînement, sur le marketing, comment développer sa communauté, comment développer ses réseaux sociaux pour apprendre à se vendre, sur l’aspect finance, création d’entreprise pour avoir un cadre légal bien préparé. Mais bien sûr aussi sur le coaching, la discussion et le dialogue que tu vas devoir avoir avec ton athlète.

Qu’est ce qui vous a motivé à lancer votre propre plateforme de formation pour coachs ?

Aujourd’hui cela fait 6 ans que je coache maintenant. Dès le début, j’ai aimé ce côté transmission sur l’éducation, au début sur les athlètes puis ensuite sur les coachs. Maintenant, c’est la quatrième année que je donne des séminaires, des formations, etc. Cela se traduit par des séminaires en privé et en présentiel, des cours du coup à STAPS où je suis intervenant. Avec PowerMind, l’idée est de pouvoir donner l’accessibilité à la formation à des personnes qui ne peuvent pas venir en présentiel et sur une durée plus longue pour transmettre plus d’informations tout simplement, donc PowerMind c’est venu à partir de là.

Comment votre expérience en tant que coach sportif a-t-elle influencé le contenu et la structure de la plate-forme ?

Le schéma et le principe sont 6 mois de formation avec des modules qui sont disponibles sur une plateforme, donc sous forme de vidéos qu’on est en train de tourner. Toutes les deux semaines, on déverrouille des modules, donc ça représente entre deux et trois heures de vidéos toutes les deux semaines, et ça pendant six mois. En gros, il y a douze déverrouillages de modules. La formation est bloquée à quinze personnes, parce que ce qui est intéressant pour nous, c’est de pouvoir amener un suivi en parallèle de la formation. Ainsi, les gens ne reçoivent pas uniquement que des vidéos. Il y a également un Discord d’échange où une fois par mois, on fait un appel de groupe avec tous les participants ensemble pour réfléchir sur des sujets communs et opposer les avis afin d’amener de la réflexion. Il y a également des appels privés en individuel entre le formateur et le participant. Enfin, la formation se clôture par une rencontre physique à la fin des six mois.

Développer un tel projet ça se fait tout simplement au fur et à mesure des années : tu as ton identité de coach qui est en train de se développer. Plus tu rencontres d’athlètes, plus tu fais de compétitions, plus tu instaures des préparations pour tes athlètes et également notre propre image en tant qu’athlètes.. Tout cela aide à façonner une image là-dessus. Au bout de 7 ans, si on comptabilise tous les athlètes de tous les coachs OPT, on est à plus 700 athlètes coachés. Je pense que le côté personnalité en tant que coach est bien présent et c’est ce que les gens viennent chercher, car maintenant l’information est accessible partout et assez facilement.

Stratégies de Lancement et gestion de la concurrence

“Il y a quelque chose qui ne peut pas s’acheter ou s’apprendre en six mois, c’est l’expérience.”

Quelles stratégies avez-vous utilisées pour lancer votre plate-forme et attirer les premiers utilisateurs ?

A l’heure actuelle, on a tout basé pour l’instant sur l’engouement et la communauté qu’on a sur nos comptes personnels. On a créé un compte Instagram dédié à PowerMind, donc l’entreprise qu’on vient d’ouvrir. Ensuite, viennent les différents cycles de notre lancement. Pour l’instant, le temps, les ressources de temps que l’on possède sont allouées uniquement à la création de la formation, qui est déjà extrêmement longue. C’est à peu près 200 ou 300 heures de travail pour l’établir. A l’heure actuelle, on met toutes nos ressources là-dessus. Donc la seule stratégie, c’est les publications en collaboration sur Instagram. Ces publications apparaissent sur PowerMind et sur nos comptes personnels en même temps. Donc on bénéficie d’un retour de notre communauté directement sur le compte PowerMind. Pour l’instant, il y a peu d’engagement dans ces publications : c’est juste avoir une première vitrine. Nous avons seulement 4 publications depuis deux mois. Malgré cela, la formation est remplie et on le savait grâce à nos contacts et nos connaissances. Donc aujourd’hui, pour la première session, on se base que là-dessus. Il n’y a pas une grosse stratégie de communication.

Quels sont vos concurrents dans ce milieu ?

Si on peut établir une concurrence, ce seront des coachs ou des teams de coaching qui vont proposer des formations ponctuelles sur un thème précis. Mais là, à l’heure actuelle, il n’y a aucune personne qui propose un suivi comme nous, ni quelque chose d’aussi long sur six mois. Ça n’existe pas. Les seuls endroits où ça existe, ça va être en bodybuilding et en nutrition. Mais en force athlétique, ça n’existe pas du tout. C’est aussi pour ça qu’on a voulu se presser de le lancer, afin de rester précurseur un petit peu là-dessus, comme on l’a fait pour le coaching professionnel mis en force athlétique il y a cinq ans. Là, l’idée, c’était d’avoir un temps d’avance sur les autres et de se placer comme précurseur du truc. Comme je te le disais, peut-être la V2, avec l’intervention d’autres professionnels du milieu. Ça pourrait être intéressant, faire intervenir tout l’aspect prépa mental, la sphère kinésithérapie, pousser sur les éléments qui ne sont pas essentiels, mais qui sont externes et à côté de cette discipline et qui sont nécessaires pour performer sur le long terme et à plus haut niveau. Ça sera un gros défi, mais je pense que c’est quelque chose vers lequel on se dirigera.

Avec ce type de formation, vous formez des coachs donc en soit vous vous créez directement une concurrence sur votre métier initial ?

Il y a quelque chose qui ne peut pas s’acheter ou s’apprendre en six mois, c’est l’expérience. Et les sept ans qu’on a fait précédemment, ça, les gens ne pourront pas l’acquérir. Donc, moi, ce que je souhaite, c’est que les coachs soient meilleurs. Pourquoi ? Parce que je tombe trop souvent sur des athlètes qui sont mal suivis et qui ne respectent pas des règles et des principes de base qui devraient être compris par tous, comme l’équilibre et le côté santé de l’athlète, l’intégrité de l’athlète qui est important. Ça, il y en a trop peu, d’où l’intérêt de former. Et le fait d’avoir ta propre concurrence, même si tu as des personnes qui sont plus qualifiées qu’avant. Et je pense que c’est bien de se mettre en point de vue omniscient, c’est-à-dire le fait d’être un peu par-dessus. Et les personnes qui ont suivi ta formation, automatiquement, toi, tu vas communiquer dessus. La personne s’engage dans une formation qualité, donc elle va aussi communiquer dessus. Et les gens qui vont suivre vont savoir que, OK, il est compétent.

Développement et Croissance

Comment envisagez vous de développer et de faire croître votre plate-forme à l’avenir ?

On a également créé un site Internet, mais on ne l’a pas encore développé. Nous allons le développer pour la seconde session. Comme la formation sera créée on aura beaucoup plus de temps à consacrer à ça. Ensuite, pour le contenu sur les réseaux, l’idée va être d’utiliser des extraits d’appels notamment ceux en individuel durant les suivis pour illustrer notre formation. Mais également prendre des photos et vidéos de la rencontre en présentiel. Pour ça on va utiliser des micros et un bon set up pour avoir des images de qualité et s’en servir ensuite pour recycler et alimenter le compte avec plus d’abondance, environ 2 ou 3 vidéos par semaine afin de créer et développer du flux sur le compte. Donc on veut utiliser le temps qu’on a pour à la fois enseigner et à la fois créer le contenu. Avec une heure, tu peux faire une dizaine de Réels Instagram que tu peux réutiliser. Donc ça nous permet de ne pas prendre plus de temps que ce qu’on prend déjà.

Est-ce que vous avez une stratégie de façon à ce que les utilisateurs qui ont été payés par la formation pour s’assurer qu’ils suivent la formation durant ces 6 mois ?

L’idée est vraiment d’avoir les membres les plus actifs possibles, on n’en veut pas un qui ne soit pas actif sur la formation. La stratégie est simple : il accède aux vidéos, donc aux modules, il a les appels de groupe et il a le Discord pour avoir des interactions avec les autres membres et nous.

Ils ont également des questionnaires : deux fois dans le suivi, plus une dernière en présentiel. On fait une évaluation d’environ 60 à 80 questions. S’ils ne la font pas, on ne va pas déverrouiller les autres modules derrière. Donc là l’idée est vraiment d’avoir un engagement et surtout de l’échange entre les participants parce que l’on veut leur faire comprendre cette stratégie, dès le premier appel avant même qu’on déverrouille les modules, qu’ils sont face à une formation qui est riche.

Par contre d’eux-mêmes, en fonction du discours et des échanges qu’on va pouvoir avoir avec eux, la formation va pouvoir s’étoffer grandement. C’est-à-dire que si toi, tu as une question plus précise sur un point que j’ai évoqué sur la programmation, on peut peut-être passer une heure pour approfondir uniquement ce point. Si tu te contentes juste des vidéos, ce point tu ne l’auras jamais. Donc tu es obligé de t’impliquer pour aller chercher la connaissance par rapport à nous. Et je pense que c’est la différence entre un suivi de formation et un pack de formation que tu achètes chez tout le monde.

A propos de la formation, est-ce que vous avez prévu de la mettre à jour régulièrement?

Actuellement, on a ce qu’on appelle la formation V1. Là, on a toutes les bases du coaching, mais déjà assez poussées. C’est une session pour 6 mois, puis vient la 2ème session : ça nous fait 2 sessions par an. La personne qui paye la formation dès la session 1 a l’accès à vie au module et aux vidéos. L’idée est de potentiellement pouvoir l’étoffer ou ajouter quelques petits trucs de temps en temps. Mais la formation va rester globalement comme ça. Aujourd’hui on a passé énormément de temps à la créer. Donc je pense que pour un V1, il n’y a pas beaucoup d’autres choses à apporter.

Ce qu’il y a à apporter, ça va être au niveau des échanges avec l’intervenant. Par contre, on prévoit déjà d’ici environ un an et demi, deux ans, à travailler sur la V2, où là l’idée serait d’aller plus en profondeur sur des thèmes plus précis et de plutôt aller chercher vers l’athlète de haut niveau. Et également faire intervenir des personnes extérieures pour bénéficier de leur approche et de leurs compétences aussi. Cela va nous permettre de développer une stratégie de marketing plus vendeur : quand tu vas faire la promotion de ta formation, tu vas pouvoir renvoyer vers les comptes des personnes qui ont, qui sont intervenues dessus. Donc tu vas pouvoir avoir un effet réseau qui va vraiment se ramener sur ton compte.  Et en plus tu économises du temps de travail étant donné que ce n’est pas toi qui met en valeur la formation mais les autres intervenants. Donc tu peux allouer plus de ressources à la communication par exemple.

Les défis et difficultés de cette plateforme

“Il faut travailler un petit peu dans l’urgence sans trop l’être afin de pouvoir avancer, être productif.”

Est-ce que vous avez rencontré des problèmes, des défis lors de cette création de plateforme?

Sur la création de la plateforme en elle-même, c’est mon associé qui s’en est occupé et il gère plutôt bien ça, c’est lui qui s’occupe de tout ce qui est site internet, etc. Donc ça, ça va. La principale difficulté c’est le timing parce qu’on a ouvert les inscriptions début décembre et on a donné la date d’ouverture le 5 février. Donc on s’est imposé un délai de deux mois pour être prêt à être lancé volontairement. Parce que l’on savait que si on ne mettait pas de date précise ou beaucoup plus loin, on se serait certainement moins impliqué et ça serait passé au second plan, on aurait pu se dire ok, on a le temps. En fait, il faut travailler un petit peu dans l’urgence sans trop l’être afin de pouvoir avancer, être productif. Donc c’est une première difficulté, enfin source de stress on va dire.

Après, c’est le temps et la coordination entre mon associé, moi et la personne qui réalise les vidéos, les montages, etc.. parce qu’au sein des montages, il y a des insertions de tableaux qui sont très spécifiques, donc la monteuse n’est pas forcément hyper calée là-dessus non plus. Donc, c’est peut-être la communication là-dessus.

Ensuite, je dirais peut-être la création sur le format juridique de la SAS, donc on a été épaulé par notre avocat pour créer des statuts, bien se protéger, et ce sont des choses qui ont pris du temps avec l’expert-comptable etc. mais maintenant c’est réglé. Ce ne sont pas des grosses difficultés, ce sont plutôt des choses chronophages.

Envisagez vous des difficultés à venir ?

Moi la seule difficulté que je peux voir, c’est quelqu’un qui pourrait être entre guillemets insatisfait du contenu proposé mais sans réellement en être une.  Tu proposes quelque chose, la personne vient se former pour avoir ta vision des choses. Donc elle peut être contradictoire avec la sienne, mais ça ne peut pas être faux. On appuie suffisamment nos propos et on a suffisamment d’expérience pour prouver que ça a fonctionné avec des dizaines et dizaines de personnes. Donc, à la limite, il peut y avoir des contradictions, mais ça ne peut pas être faux. Donc ouais, la seule crainte, ce serait peut-être quelqu’un qui est tout le temps en désaccord et qui cherche un petit peu le conflit, mais honnêtement, je pense que ça n’arrivera pas pour avoir fait des dizaines de formations. Quand tu vas de toi-même faire un format et qu’en plus tu payes pour, c’est que généralement tu as confiance dans les personnes à qui tu donnes ton argent. Donc non, ce n’est pas comme quand t’es en cours ou à la fac où tu peux avoir des conflits et où t’as pas vraiment choisi d’être avec ce prof en particulier. Donc je ne pense pas. Après, ouais, peut-être là à la concurrence si quelqu’un se met à faire la même chose, mais on a essayé de faire quelque chose d’assez solide pour qu’il y en ait beaucoup qui se découragent avant d’y arriver.

Un mot de fin pour clore cette interview ?

C’est un nouveau défi pour nous qui sommes coachs. Moi, également sur le côté déjà instauré dans la formation, là, c’est un gros défi. Et l’idée, c’est de faire quelque chose de suffisamment solide pour que personne n’ait envie de le faire. Il faut savoir que par temps de vidéo, il faut compter à peu près x8 pour la créer. Sachant qu’il y a 25 heures, tu fais 25 heures x8 pour créer la formation. C’est assez costaud, donc ce n’est pas évident. Mais j’espère que la formation sera béton et que personne n’aura quelque chose à redire dessus.

Remerciements

Nous remercions chaleureusement Alexis Bachellez pour nous avoir accordé cette interview d’une grande richesse. Vous pouvez le retrouvez sur son compte Instagram @alexis_opt ou sur le compte PowerMind @powermind_inc