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Le Vendée Globe, une course à l’innovation !
Ce 8 novembre 2020 marquait le départ de 33 concurrents pour la neuvième édition du Vendée Globe. Tous les quatre ans, des navigateurs professionnels appelés “skippers” lèvent l’ancre pour un tour du monde en solitaire et sans assistance, une réelle aventure d’au moins deux mois et demi. Au fil des années, cette course au temps est devenue une véritable course à l’innovation.
Un secteur rythmé par des vagues d’amélioration et de modernisation
Cette course à l’innovation engendre des coûts toujours plus importants, mais permet de booster de nombreuses entreprises françaises et notamment bretonnes. En effet, en 2020 parmi les 33 bateaux, 16 ont été préparés en Bretagne. Huit d’entre eux sont des bateaux neufs dotés d’une technologie de pointe conçue par la Bretagne Sailing Valley®. À savoir, dans cette région, 210 entreprises travaillent dans l’industrie nautique, alimentant 2 355 emplois dont 980 spécialisés dans le secteur de la voile de compétition. Ce domaine a permis à la Bretagne de générer un chiffre d’affaires de 83,5 millions d’euros en 2019.
Place au voilier 2.0
Au fil des éditions, la recherche de la vitesse et de la performance reste toujours l’enjeu majeur des skippers. Cette année marque notamment un tournant en termes d’innovation. Un voilier anciennement architecturé de voiles, d’une barre et d’outils de géolocalisation est maintenant devenu un véritable oiseau technologique.
En effet, lors de ce Vendée Globe 2020, le record pourrait être battu au vu des innovations majeures condensées dans trois domaines : les foils, la data et la sécurité des navigateurs.
Les foils aussi appelés « moustaches » sont des lames en fibre de carbone se trouvant à bâbord et à tribord du voilier. Ils permettent au bateau de se soulever au-dessus de l’eau et donc d’augmenter l’allure du monocoque. Cette année, ils sont trois fois plus grands que lors de leur première apparition en 2016.
De plus, nous voyons une augmentation du nombre de capteurs en fibre optique servant à transmettre des données capitales aux skippers. Dix-huit voiliers sont équipés du système Oscar. Cette caméra basée sur l’intelligence artificielle, permet de détecter des objets flottants non identifiés (OFNI). Sur le voilier sponsorisé Hugo Boss, 350 capteurs sont comptabilisés permettant alors au pilote automatique d’interpréter les mouvements du navire, de détecter le tangage et le roulis.
L’ensemble de ces innovations permet de gagner en performance et rapidité. Cependant, le statut du navigateur est bouleversé : il ne s’occupe plus de gouverner, mais plutôt d’assurer ces différents réglages.
La vision du marin est-elle toujours la même aujourd’hui que lors de la première édition ?
Pour certains skippers, cette perception a changé à l’instar d’Alex Thomson. En effet, ce dernier a décidé d’aller au bout de la technologie en « noyant la zone de vie et les manœuvres ». Comme nous pouvons le voir sur cette photo, les voiles ainsi que la mer sont visibles via des écrans grâce aux caméras et aux capteurs présents sur le voilier. La sensation de vent et des vagues n’est alors plus de mise ce qui pourrait expliquer le fait que peu ont choisi cette optique-là.
Si l’innovation est mise à profit sur le voilier pour augmenter la vitesse, elle l’est également pour contrôler la santé des skippers. Assurément, le sommeil est un facteur vital pour garantir une telle compétition où les heures de repos se font rares. Quelques skippers se sont alors dotés de ceintures connectées, d’appareils et de capteurs portables afin d’analyser leur état physique et mental en temps réel. Nous parlons donc ici de santé connectée.
Cette compétition rallie alors performance et innovation. Ces nouveaux voiliers témoignent d’un réel bond technologique, mais qu’en est-il de leurs impacts environnementaux ?
Un pari risqué
Aujourd’hui, la cause environnementale est au cœur des réflexions. Si un voilier ne consomme pas sur l’eau, sa production n’en est pas moindre.
Cette année, le skipper français Sébastien Destremeau a cherché à réduire au maximum son impact environnemental. Ainsi, une pièce de son voilier nommé « casquette de protection » mesurant 3,6 mètres de longueur est entièrement composée de carton : une vraie démarche écologique. Située à l’arrière du voilier, cette casquette permet de protéger les navigateurs des aléas météorologiques.
Comme nous le savons, l’eau et le carton sont loin d’être compatibles, cette pièce est alors figée par de la résine époxy sans solvant assurant son imperméabilité. Mais saura-t-elle résister aux intempéries et conditions difficiles ?
Nous le verrons en suivant de près cette prestigieuse compétition.
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